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JARDINAGE HUMAIN


Pièce de Rodrigo Garcia

Du 02 décembre au 18 décembre 2004
au Salon de Théâtre, Tourcoing (F)

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Mise en scène : Eva Vallejo
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Par : l’Interlude T/O
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Conception : Eva Vallejo et Bruno Soulier
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Avec Léa Claessens (violon), Yannick Deroo (percussions), Pascal Martin-Granel, Bruno Soulier (piano), Eva Vallejo
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Musique : Bruno Soulier
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Coproduction : Ville d’Avion
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Traduction : Christilla Vasserot
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Le texte est édité par : Les Solitaires Intempestifs


"On taille les arbres pour que les branches repoussent plus fortes, mais la taille des femmes et des hommes ne donne pas les mêmes résultats.”

Le ton "Rodrigo Garcia" est donné dans cette citation : les personnages de l’auteur argentin se complaisent dans une déliquescence de la pensée, s’arrangent comme ils le peuvent pour exister dans notre société moderne étouffante, qu’ils sabrent allègrement comme des jardiniers à grands coups de sécateur ... Une écriture aux airs de brulôt anti-social, astucieusement jouée et mise en musique par l’Interlude T/O dans cette création pour le Salon de Théâtre.



JARDINAGE HUMAIN

L’univers de Rodrigo Garcia, auteur, scénographe et metteur en scène argentin, est inclassable. Lui-même refuse de s’enfermer dans un théâtre "écrit uniquement pour des spécialistes, et qui fonctionne par codes et par dogmes" : son écriture (After sun, J’ai acheté une pelle en solde chez Ikéa pour creuser ma tombe, et dernièrement L’Histoire de Ronald, le clown de McDonald’s, crée au Festival In d’Avignon s’inspire du quotidien, de la rue où il a grandi, dans cette banlieue populaire de Buenos Aires au milieu de copains destinés à devenir ouvriers ou maçons. Il rêve d’un théâtre où “n’importe qui puisse pousser la porte” sans hésiter sur le seuil, un théâtre qui prolonge le réel tout en lui conférant une dimension poétique.

Avec Jardinage humain, l’auteur poursuit son "théâtre de combat", aux allures de scandale. Sa métaphore du “jardinage" vise les pratiques telles que la traite d’organes, le culte de la consommation et du libéralisme, la chirurgie esthétique, la publicité, et même ... le football ! Sorte de lecture à rebours du célèbre et candide "il faut cultiver son jardin" de Voltaire, le jardinier de Garcia est un jardinier manipulateur, jardinier cruel et forcément un peu sadique : celui qui taillerait les membres des hommes comme les branches de bonzaï.. . celui qui ferait d’hommes libres et heureux des êtres éduqués au point d’être asservis comme de chétifs et ridicules ficus d’appartement.

Si l’aspect polémique de son œuvre est souvent servi par ses propres mises en scène sulfureuses, la compagnie régionale L’Interlude T/O a choisi, elle, un parti-pris plus épuré, prenant le texte comme un livret. Après avoir monté lnventaires de Minyana, et un autre texte de Rodrigo Garcia, After sun, Eva Vallejo et Bruno Soulier continuent d’utiliser le théâtre comme une “tribune” qui donne du sens à la réalité, par le mot, l’image et la création musicale.



La presse en parle

"Provocant, semeur de trouble ? Rodrigo Garcia l’indocile, l’argentin de Madrid, se livre à une observation minutieuse et irrévérencieuse de la société contemporaine. Un regard et une écriture qui saignent. Une hémorragie littéraire pour dévoiler les apparences et l’insidieuse violence à l’œuvre dans les rituels les plus triviaux de la vie quotidienne. Ses outrances langagières et autres débordements scéniques forcent également le rire, férocement."
Arte