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BRITANNICUS


D’après la pièce de Jean Racine

Mise en scène de Tatiana Stepantchenko

Du mercredi 17 au vendredi 19 novembre 2010
au Théâtre Municipal Raymond Devos de Tourcoing (F)

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Production : Compagnie Or Azur
Co-production : Le Phénix, scène nationale (Valenciennes), Compagnie des Matinaux (Paris)
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Avec Jacques Allaire, Magaly Godenaire, Laurent Letellier, Matthias Maréchal, Claire Mirande, Catherine Mongodin, Damien Rémy
Assistants à la mise en scène : Catherine Mongodin et Mathieu Boulet
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Scénographie et costumes : Marina Filatova
Travail chorégraphique : Geneviève Mazin
Création lumières : Laurent Deconte
Création images : Matthieu Mullot
Montage son : Gérard Hourbette
Réalisation costumes : Léa Drouault, Collette Perray
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Régie générale : Thibault Dubois
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Durée du spectacle : 2h15 sans entracte


Photothèque


Associant à la langue classique de Racine l’expressivité physique de la tradition théâtrale russe, Tatiana Stepantchenko propose ici avec Britannicus une parabole principalement émotionnelle des passions humaines au pouvoir. L’émancipation de Néron du joug incestueux de sa mère Aggripine, ne se fera en effet qu’au prix d’un basculement dans la folie et de la plongée d’un empire dans le chaos et la violence.



BRITANNICUS

Gouvernée avec sagesse par Néron, Rome est au sommet de sa puissance et de sa domination sur le monde. Un parfum de complot avait pourtant entouré l’accession au pouvoir du jeune fils d’Aggripine. Seconde épouse de l’empereur Claude et soupçonnée d’empoisonnement de ce dernier, Aggripine avait habilement obtenu du Sénat qu’il installe Néron à la tête de l’empire, le préférant ainsi à Britannicus descendant dynastique légitime.
L’emprise d’une mère sur son fils, les manigances, tractations et autres secrets d’alcôves lui permettaient depuis de gouverner l’empire en sous-main. Quand Néron, depuis toujours piqué de jalousie envers Britannicus décide de faire enlever Junie, la compagne de ce dernier, Aggripine redoute que la Pax Romana dont elle tire avantage n’explose simplement. Lorsqu’elle se présente au palais pour raisonner Néron, celui-ci refuse de la voir. La fébrilité et la panique gagnent Aggripine qui tente désespérément de reprendre le contrôle de la situation tandis que Néron sombre inéluctablement dans une folie qui mettra bientôt Rome à feu et à sang.

Après l’hellénique Andromaque, Racine prend pour sujet de sa deuxième tragédie majeure un épisode clé de l’antiquité romaine. Son portrait inquiétant de Néron, despote absolu dont la bienveillance et la sagesse premières n’égalent que la folie et le sadisme présents, ne se veut pourtant en rien une satire de l’omnipotence du Roi Soleil, son mécène et principal commanditaire, mais une mise en garde sur les passions humaines dans les couloirs du pouvoir. Au calcul politique, le dramaturge préfère ainsi l’orage des sentiments : la jalousie, la trahison, la tentation incestueuse, le déséquilibre des équations triangulaires ...

Cherchant à se détacher d’un respect, selon elle, souvent trop académique envers l’écriture de Racine, Tatiana Stepantchenko puise dans la tradition théâtrale russe une expressivité du jeu qui exacerbe physiquement les sentiments et donne une ampleur renouvelée à la tragédie. Elle met également à profit sa formation de musicienne pour conférer à la langue pure de Racine une mélodie qui en accentue l’intensité et rythme l’intrigue par delà la beauté classique des vers. Le travail remarquable sur la lumière et la vidéo souligne encore l’embrasement émotionnel qui assaille les personnages et les fait basculer dans la démesure jusqu’au point de non retour.



TATIANA STEPANTCHENKO

Tatiana Stepantchenko grandit en Sibérie, suit une formation musicale à Yaroslav et rejoint ensuite Moscou où elle se forme au théâtre au GITIS. Elle débute sa carrière de comédienne au moment de la Perestroïka, notamment dans un spectacle musical La Punaise qui l’emmène à travers les capitales européennes. Elle participe depuis en tant que comédienne à de nombreuses productions dans des rôles principaux en Russie, en Allemagne et en France, pour lesquels elle est régulièrement récompensée. Depuis 2005, elle met en scène des pièces tels Démons de Lars Noren ou La Cuisine d’Arnold Wesker, l’opéra Kilda, I’lle des hommes oiseaux et Fleurs Tardives un spectacle musical inspiré de Tchekhov. Parmi les acteurs de son Britannicus, on retrouve dans le rôle d’Aggripine, Claire Mirande, qui était la Traviata dans Night Shop et l’épouse du Réformateur les deux dernières créations de Jean-Marc Chotteau.



La presse en parle

Ce spectacle plonge dans l’incandescence des âmes, dans l’antre de l’alchimiste Racine où se transmuent non seulement les âmes mais aussi le monde
La Voix du Nord