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Happy slapping


De Thierry Janssen
Mise en scène d’Alexandre Drouet

Du mercredi 22 au vendredi 24 avril 2015
au Centre Marius Staquet, Mouscron [B]

Spectacle à l’abonnement


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Production : Projet Cryotopsie (Bruxelles)
Coproduction : Atelier 210 (Bruxelles)
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Avec : Julien Besure, Sandrine Desmet, Jérémie Pétrus, Thibault Wathelet
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Scénographie : Alessia Wyss
Lumière : Jérôme Dejean
Assistante réalisatrice : Sophie-Clémentine Dubois
Comédiens vidéo : Jacques De Bock, Françoise Oriane
Techniciens vidéo : Sébastien Fernandez, Joey Van Impe, Adrien Lengrand, Yves Houtmann
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Durée du spectacle : 1h35 sans entracte


Photothèque


Inspiré entre autres des massacres de Columbine et de Viriginia Tech, Happy Slapping trace le parcours de gamins paumés qui basculent de l’idiotie de claques filmées pour épater la galerie à la barbarie pure et simple. Dans un dispositif scénique très cinématographique, qui donne sa juste dimension à l’envahissement de l’univers adolescent par des images exhibitionnistes, Happy Slapping tente de donner du sens à ces faits divers choquants présentés avec sensationnalisme dans les journaux télévisés. La pièce est interprétée par quatre jeunes comédiens remarquables de justesse, qui incarnent la violence et la fragilité mêlées de ces ados perdus.



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HAPPY SLAPPING

Spielberg, Lucas et Coppola, trois adolescents un peu paumés, fans inconditionnels de cinéma et admirateurs de la virilité potache des émissions Jackass et Dirty Sanchez, passent leur temps à filmer des « happy slappings » pour nourrir leur blog. Les happy slappings, ce sont ces attaques gratuites dans les cours d’écoles ou dans la rue, filmées par leurs auteurs avec un téléphone ou une petite caméra et immédiatement postées sur internet pour faire valoir leurs auteurs auprès de leurs camarades. L’arrivée d’Iris, une jeune fille elle aussi sans repère, exacerbe les tensions et les jalousies entre les deux frères et leur ami. Leurs jeux deviennent de moins en mois innocents et leur révolte de plus en plus palpable. Perdus dans le chaos d’une société en crise, ces quatre jeunes se voient comme la génération dont personne n’a voulu. Ils se lancent alors dans une escalade de violence incontrôlée.

Thierry Janssen s’est inspiré des drames de Columbine, Virginia Tech, Erfurt, ces massacres perpétrés par des jeunes dans leurs propres écoles contre leurs professeurs et leurs camarades, et les a associés à cet épiphénomène du happy slapping, pour tenter de donner du sens à ces fragments de l’univers adolescent livrés par les journaux télévisés souvent sans grand recul, voire avec sensationnalisme. La pièce ne traite pas des victimes, mais du parcours de leurs « bourreaux », de gamins comme tant d’autres qui, soudainement, par perte complète des repères et face à l’absence des adultes, passent d’idioties a priori anodines à une barbarie inconcevable. Les quatre jeunes comédiens sont remarquables tant sur scène que dans les vidéos qui complètent le dispositif théâtral de manière rarement aussi pertinente et justifiée. Dès que les jeunes gens se filment, les images qu’ils produisent apparaissent dans un naturalisme inquiétant et expriment de façon saisissante la séduction perverse de cette réalité augmentée. Le jeu des acteurs incarne ce basculement de l’innocence et de la fraîcheur de leur âge aux profondeurs insondables de leur crime. Une pièce troublante, cinématographique, un véritable coup de poing théâtral qui fait écho bien après le salut final.



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ALEXANDRE DROUET

Fondateur et directeur du Projet Cryotopsie, compagnie théâtrale bruxelloise, Alexandre Drouet s’intéresse particulièrement aux auteurs contemporains et a monté de nombreuses pièces écrites par de jeunes auteurs belges. Il a notamment mis en scène le monologue de Thomas Gunzig L’Héroïsme au temps de la grippe aviaire, interprété par Itsik Elbaz, qui fut présenté en 2011 à La Virgule au cours de la longue tournée du spectacle en Belgique, en France et au Festival d’Avignon. Professeur de théâtre, il travaille depuis longtemps avec des groupes d’adolescents. Il crée avec eux des spectacles parmi lesquels Demain à 11h19, pièce traitant, elle aussi, d’un massacre dans une école et Connectés d’après des anecdotes sur l’utilisation d’internet par les jeunes. En 2009, avec l’un de ses ateliers, il crée une web-série humoristique intitulée Musset Reloaded diffusée ensuite sur la chaîne La Trois de la RTBF. Également réalisateur, Alexandre Drouet vient de terminer son premier long-métrage Ex Funeris.



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La presse en parle :

Les amateurs de jeu rythmé et explosif seront conquis.
Le Soir

On sort avec la conviction d’avoir découvert de jeunes acteurs prometteurs (aussi bons à l’écran que sur scène) et un texte qui peut convaincre autant les ados que leurs parents effarés par cette « jeunesse ennemie ».
RTBF