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La Fragilité des choses


Texte et mise en scène d’Antoine Lemaire
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du mardi 31 janvier au vendredi 10 février 2023
au Salon de Théâtre, Tourcoing [F]

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Production : Compagnie Thec (Cambrai)
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Accueil en résidence de création : maison Folie Moulins <span (Lille), la Makina (Hellemmes), La Virgule, Centre Transfrontalier de Création Théâtrale
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Avec : Maxime Guyon, Paola-Lili Ribeiro
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Scénographie et costumes : Renata Gorka
Chorégraphie : Cristina Santucci
Création lumière : Gordo
Création vidéo : Sandra Suire
Graphisme : leapink
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La Compagnie Thec est subventionnée par la Région Hauts-de-France et le Département du Nord.
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Durée du spectacle : 1h15 sans entracte


Photothèque


Antoine Lemaire signe le texte et la mise en scène d’une nouvelle pièce centrée sur l’intime. La Fragilité des choses s’intéresse à la violence qui apparaît entre deux êtres quand leur volonté s’oppose. La nuit qu’il conte aurait pu voir la naissance d’une idylle entre deux jeunes gens, mais c’est un autre scénario qui va se jouer sous les yeux des spectateurs : éconduit, le jeune homme entreprend de séduire la jeune femme à son corps défendant, à travers un jeu sournois. Si la pièce est violente, dans ses mots, dans ce qu’elle dépeint, la mise en scène refuse la surenchère et les effets dramatiques pour leur préférer la tension psychologique, le suspense, la crainte de ce qui peut, de ce qui va se passer…
C’est une pièce d’acteurs : des personnages aux prises avec des mots. Car l’arme de destruction massive employée ici est le verbe. Le verbe qui séduit. Le verbe qui harcèle. Aucune violence physique. Un thriller psychologique, dirait-on au cinéma. Un jeu précis où chaque mot a son importance ; où, sous des dehors anodins, chaque mot devient une arme, offensive ou défensive. Une pièce qui fait inévitablement se demander à chacun : comment aurais-je réagi ?



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LA FRAGILITÉ DES CHOSES

Deux êtres à côté. Pas cabossés par l’existence, mais pour qui les choses ne se passent pas comme ils l’ont sans doute rêvé. Ils semblent dans un état d’intense fragilité, comme privés de réserves et de ressources. À la limite. Prêts à s’écrouler au moindre événement stressant.
Un huis clos. Unité de lieu, de temps, d’action. Une soirée. Une jeune femme est hébergée une nuit chez l’ami d’un ami - les deux personnages ont 25 ans -, afin de pouvoir passer son examen le lendemain pour entrer à la Fémis, la célèbre école de cinéma parisienne. Son hébergeur ne devait pas être là. Mais finalement il est présent.
Il tente de séduire la jeune femme. Suite à ses premiers refus, il va mettre en place une technique complexe de harcèlement pour aboutir à ses fins. La pièce est le récit du harcèlement que subit la jeune femme, jusqu’à ce qu’elle cède. Usant de toutes les techniques de manipulation, alternant caresses et coups de bâton, attentions et accès de colère, gentillesses innocentes et menaces à peine voilées. Au bout de la nuit, la jeune femme finira-t-elle par céder ?
C’est un thriller, parce que jamais Lui ne fait appel à la force. Pourtant, c’est une terrible violence qu’il utilise pour obtenir ce qu’il désire. Toujours sur la corde raide. Il la maintient dans une atmosphère d’insécurité latente, sans qu’elle ressente l’impression d’un danger qui pourrait la faire fuir. Tantôt ses mots la caressent. Tantôt, ils frôlent l’agression. Fragilité des choses.



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ANTOINE LEMAIRE

Antoine Lemaire crée la compagnie Thec avec laquelle il crée, entre 1997 et 2008, huit spectacles issus de textes classiques ou contemporains qui traitent avec crudité et puissance des malaises de la société d’aujourd’hui. Il y développe un langage dramatique original qui remet en cause de façon systématique certains fondements de la représentation, notamment par l’usage sur scène de la vidéo en direct.
Depuis 2008, il éprouve le besoin croissant d’insérer dans son travail ses propres mots, issus de son expérience de plateau avec les comédiens. Il se lance dans un premier cycle d’écriture et de mise en scène confrontant la parole intime et la théâtralité. Cinq textes le composent : Vivre sans but transcendant est devenu possible (coproduit par La Virgule), Vivre est devenu difficile mais souhaitable, L’Instant T, Tenderness et Adolphe d’après Benjamin Constant.
En 2014, il démarre un nouveau cycle autour de la violence des rapports humains, avec la création de Si tu veux pleurer, prends mes yeux !, libre adaptation du Roi Lear de Shakespeare, et le projet Faustine une œuvre en 3 chapitres.
Comédien, il joue dans certaines de ses propres mises en scène (L’Instant T, Tenderness, et on l’a vu la saison dernière au Salon de Théâtre dans sa pièce : Est-ce que vous pouvez laisser la porte ouverte en sortant ?), mais joue également sous la direction de Nicolas Ory (La Cuisine d’Elvis), Arnaud Anckaert (Revolt she said, Revolt again) et Sophie Rousseau.
Il est également Vice-Président des Écrivains Associés de Théâtre (Hauts-de-France) et enseigne le théâtre.



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La presse en parle

Insidieusement, sans aucune violence physique, le poids des mots va-t-il faire son œuvre ? Va-t-il rendre l’Autre en partie responsable de ce qui lui arrive ? … Une mise en tension très réussie de Maxime Guyon et Paola-Lili Ribeiro du propos de l’auteur Antoine Lemaire.
André Michel Poul, Le Bruit du off

Dans ce huis clos, tout est juste. On ressort avec ce sentiment terrible, que toute femme a vécu une part de cette histoire. Les comédiens sont parfaits, la mise en scène aussi.
Tsilibim

Ce formidable thriller place les mots au cœur des maux, révélant dans toute son horreur la manipulation psychologique et son aboutissement. La Fragilité des choses questionne le spectateur sur sa propre fragilité mais peut également avoir une valeur éducative en nous mettant en garde contre la manipulation psychologique. Magnifique pièce…
Anouck Le Nué, Le Suricate

Maxime Guyon est convaincant dans son personnage (…), qui se meut avec lenteur dans un pantalon trop long et trop large, le dos voûté, la voix traînante. Paola-Lili Ribero rafraîchit, vivifie dans sa petite robe rose à deux sous. Elle est capable de résister parfois, de s’indigner, donc on se dit qu’elle aura la ressource de s’opposer ou de fuir, de casser le mur. On veut y croire. La mise en scène d’Antoine Lemaire tire parti de cet enfermement : pas de place dans la chambre, on s’y contourne, on va du lit de camp au fauteuil en évitant de se toucher. (…) Images poignantes d’une capitulation et d’un désespoir infini.
Marie Louise, Coye29