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La Solitude du mammouth


De Geneviève Damas
Mise en scène d’Emmanuel Dekoninck

Du mercredi 13 au vendredi 29 mars 2019
au Salon de Théâtre, Tourcoing [F]

Spectacle à l’abonnement


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Production : Cie Albertine (Bruxelles)
Coproduction : Les Gens de bonne compagnie (Bruxelles), Festival de Théâtre de Spa
Avec le soutien de : Atelier-Théâtre Jean Vilar (Louvain-la-Neuve)
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Avec : Geneviève Damas
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Scénographie : Thibaut De Coster , Charly Kleinermann
Lumières : Jean-Jacques Deneumoustier
Maquillage : Sylvie Evrard
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Durée du spectacle : 1h10 sans entracte


Photothèque


C’est l’histoire d’une femme de quarante ans qui a consacré toute son énergie à sa famille - elle a deux enfants - et qui voit son mari partir en scooter pour une plus jeune de quinze ans, aux jambes interminables et aux seins généreux. C’est l’histoire d’une femme qui a du mal à avaler ça et qui veut donner une sacrée leçon à son mari en cherchant un mafieux albanais pour arranger le portrait de l’homme qu’elle a tant aimé. Finalement, elle se plonge dans les manuels de psychologie et, découvrant les théories de Paul Watzlawick, décide de faire justice elle-même. C’est l’histoire d’une femme pas déprimée du tout qui va rendre impossible la vie du fugueur en scooter. Un monologue drôle, cruel et déjanté évoquant la colère intérieure, le désir de vengeance, et la faculté de sublimer les émotions les plus profondes.

Après STIB en 2011, Geneviève Damas, auteure, interprète de ses propres textes, revient au Salon de Théâtre pour y présenter, seule en scène, une pièce drôle et cruelle, sur la vengeance d’une femme quittée. Elle avait d’abord envisagé de créer un troisième volet aux aventures de Molly, le personnage qui lui a offert ses premiers succès (Molly à vélo, Molly au Château). Mais son envie profonde était d’aller vers un personnage moins idéaliste et naïf que Molly, un personnage qui peut franchir les limites. C’est le cas de Bérénice, l’héroïne de La Solitude du mammouth. Une femme blessée quand son mari la quitte. Une femme qui, dans cette soudaine solitude affective, fomente une vengeance aussi cruelle que drôle. Ce texte est un grand cri de rage et d’amour qui dérape dans un délire extravagant, jubilatoire et politiquement incorrect !

Du personnage de Bérénice, on aurait pu aisément faire une caricature. Emmanuel Dekoninck, à qui Geneviève Damas a confié son texte pour la diriger sur scène, a préféré demander à sa comédienne un jeu plus réaliste. Bérénice est une femme qui a cru que si l’on est gentil, généreux, altruiste, rien ne va nous arriver. Son quotidien n’est ni simple, ni joyeux, « Béré » n’est pas une femme épanouie. Quand brutalement son mari la quitte, elle perd pied et se dit que la violence qu’elle subit, la société la cautionne. Face à ce terrible sentiment d’arbitraire, sa seule survie psychique est de se faire réparation. Alors, elle se réveille, se transforme… et se révolte.

« C’est quelque chose de penser qu’un jour on va disparaître et que le monde poursuivra sa course ronde. On croit sa vie solide et un beau matin on réalise qu’elle ne tient qu’à un fil : une bulle d’air, un caillot, un caillou, une fissure, des villages entiers disparaissent en une fraction de seconde, des avions explosent en plein vol, des bateaux chavirent. Vous êtes rayé de la carte et le reste du monde continue pourtant à aller de l’avant. Je trouve cette absence de mémoire d’une injustice fondamentale. Comme pour les mammouths. L’humanité leur doit tellement. Ils nous ont tout donné, leurs défenses, leur peau, leurs os, leur graisse, leurs poils et qu’est-ce que l’humanité a fait pour eux lorsque le froid est arrivé ? Nada. Elle les a laissé sombrer dans l’ère glaciaire. Et quand il m’a dit « Bérénice, j’ai rencontré quelqu’un », comme le Mammouth j’ai senti la terre se refroidir, quelque chose qui vous paralyse insensiblement. Au début je me suis dit, ça va aller, j’en ai déjà vu des vertes et des pas mûres, comme le Mammouth avec tous ses poils, toute sa graisse, rien ne peut m’arriver, et j’ai pensé, Béré, il faut que tu restes digne, Brice a quelque chose à te dire, quelque chose d’important, tant qu’il y a des mots, il y a de l’espoir et comme le mammifère du Pléistocène inférieur, je suis restée là, immobile, souriante, stupide à croire que j’allais m’en sortir, regardant Brice me parler de Mélanie, cette jeune étudiante de 22 ans si prometteuse, si sympathique, Mélanie qui était même venue garder nos enfants un soir.  »

Geneviève Damas, extrait de La Solitude du mammouth



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La presse en parle

Un seul en scène incisif, corrosif, au texte dense, érudit et cathartique. Comme un air de Desperate housewife…
La Libre Belgique

On rit beaucoup dans ce brillant récit de vengeances subtilement programmées.
RTBF culture

Derrière le rire cruel qu’il génère, ce texte rencontre largement les questions récurrentes liées au harcèlement et au statut des femmes dans la société.
Moustique